
Sèvres Années 30,
La séduction des matières
Sèvres Années 30, La séduction des matières entend faire découvrir le tournant pris par l’institution à cette période (1920 – 1938), tant dans sa propre histoire que dans le contexte plus large des arts décoratifs de cette époque, dans une scénographie confiée à Vincent Dupont-Rougier. Cet événement permet également, comme l’an passé, l’édition de nouvelles formes et de nouveaux décors, pour certains inédits depuis leur conception dans l’entre-deux-guerres.
Georges Lechevallier-Chevignard, administrateur de la Manufacture de 1920 à 1938, a su engager un ambitieux programme pour redonner à Sèvres l’image brillante d’une entreprise qui s’ouvre à la modernité. L’Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes qui se déroula à Paris en 1925, l’Exposition coloniale en 1931, puis celle des Arts et techniques de l’industrie en 1937, furent autant d’occasions de l’illustrer que des moteurs décisifs pour la création.
Cette ouverture sur une approche nouvelle du décor fut liée en grande partie à l’exploitation d’autres matériaux que la porcelaine - comme le grès ou même la faïence - jusqu’alors jugés secondaires à la Manufacture. Ce sont les mises au point sur cet ensemble de matériaux céramiques, plus faciles à travailler et moins coûteux, qui permirent à Sèvres de s'inscrire dans ce courant Art déco.
Le goût pour l’ornementation florale aux couleurs inhabituelles, introduit par les avant-gardes, ainsi que le graphisme géométrique de certains décors directement inspirés du Cubisme, ont été adoptés par des artistes qui donnaient à réaliser leurs projets, aussi bien sur tissu ou sur papier peint, que sur céramique. Une génération de jeunes créateurs, issus de la Manufacture ou bien invités, aux talents multiples, ont ainsi marqué le style de ces années et contribué au succès de Sèvres, qu’il s’agisse d’Anne-Marie Fontaine, de Jacques-Emile Ruhlmann, Agnès Jouin, Jane Lévy, Henri Patou, Henri Rapin ou Simon Lissim, pour n’en citer que quelques uns.
La Manufacture nationale de Sèvres fut un véritable laboratoire de recherches techniques et formelles, recherches que l’exposition entend révéler.
Avec Les Arts décoratifs - notamment dans le champ des papiers peints - et grâce aux prêts consentis par le Mobilier national, le Musée national de céramique, le Musée des arts et métiers, le Musée des arts décoratifs de Rouen, le Musée d’art et d’industrie de Roubaix-La Piscine, le Musée d’art et d’industrie de Troyes, le Musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt, la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, un ensemble remarquable de pièces de Sèvres des années 30 est ainsi présenté au public, avec les soieries de la Manufacture Prelle.
©Nicolas Heron









